ORIGINAL SONGTEXTE
On voit mourir toute chose animee,
Lors que du corps l’ame sutile part :
Ie suis le corps, toy la meilleure part :
Ou es tu donq, ô ame bien aymee ? Ne me laissez pas si long tems pamee,
Pour me sauuer après viendrois trop tard.
Las, ne mets point ton corps en ce hazart :
Rens lui sa part et moitié estimee. Mais fais, Ami, que ne soit dangereuse
Cette rencontre et reuuë amoureuse,
L’acompagnant, non de seuerite. Non de rigueur : mais de grace amiable,
Qui doucement me rende ta beauté,
Iadis cruelle, à present favorable. .
*** en français moderne *** On voit mourir toute chose animée,
Lors que du corps l'âme subtile part.
Je suis le corps, toi la meilleure part :
Où es-tu donc, ô âme bien-aimée ? Ne me laissez par si long temps pâmée,
Pour me sauver après viendrais trop tard.
Las ! ne mets point ton corps en ce hasard :
Rends-lui sa part et moitié estimée. Mais fais, Ami, que ne soit dangereuse
Cette rencontre et revue amoureuse,
L'accompagnant, non de sévérité, Non de rigueur, mais de grâce amiable,
Qui doucement me rende ta beauté,
Jadis cruelle, à présent favorable.
ÜBERSETZUNG
Man sieht vergehen die belebten Dinge,
sowie die Seele nicht mehr bleiben mag.
Du bist das Feine, ich bin das Geringe,
ich bin der Leib: wo bist du, Seele, sag? Laß mich so lang nicht in der Ohnmacht. Trage
Sorge für mich und rette nicht zu spät.
Was bringst du deinen Leib in diese Lage
und machst, daß ihm sein Köstlichstes enträt? Doch wirke so, daß dieses Sich-Begegnen
in Fühlbarkeit und neuem Augenschein
gefahrlos sei: vollziehs nicht in verwegnen und herrischen Erschütterungen: nein,
laß sanfter in mich deine Schönheit gleiten,
die gnädig ist, um länger nicht zu streiten.